Et s’il ne devait en rester qu’un…
Posté par gramier le 24 octobre 2011
Comme me le rappelait un ami il y a peu, alors que je lui commentait comment Christophe Barbier-Soleil lisait, dans les dernières billevesées empreintes de stupidités de Dati contre Fillon, un augure au relent de fin de règne sarkozyste, « S’il ne doit en rester qu’un… je serai celui-là ».
Ni cet ami ni moi-même ne sommes Hugo. Pourtant, le parallèle est manifeste : alors que Hollande et son parti socialiste moribond et asséché s’apprête à reproduire la prise de pouvoir lamentable du 2 décembre 1851, j’ose donc crier que s’il ne doit plus rester qu’un sarkozyste sur cette planète, eh bien ce sera moi, et cet ami, à n’en point douter.
Beaucoup doivent se demander comment il est possible d’aller ainsi aveuglément au « casse-pipe idéologique ». Eh bien la réponse est simple : c’est l’avenir de la France qui est ici en jeu. Les Français croient qu’avec un président « gentil et aimable », tous leurs problèmes seront « adoucis », leurs peurs les plus profondes mises en fuite et délitées par le simple fait qu’un homme aura prononcé les mots magiques de « changement » et d’ « espoir ». Ce qu’ils ne savent pas, c’est que pour prononcer ces mots, il faut avoir les attributs qui vont avec. Être né d’un pur hasard de l’histoire, avoir déclos sa robe rose au soleil de l’opinion publique en misant, pour réussir, sur le priapisme débridé d’un « camarade » bien plus compétent mais malade, passé du Capitole à la Roche Tarpéienne en l’espace des quelques secondes d’un coït inavouable, c’est l’antithèse d’une conquête brillante. C’est le comble du cheap.
Alors, certes, la France n’a pas encore couronné son nouvel empereur républicain et la route est encore longue. Rien ne sert de hurler avec les loups d’un journalisme aux prises avec les exigences économiques de son business-model, qui voit en Hollande le compagnon d’une de leurs admirables collègues, le sauveur de la langue française, l’homme de la situation à la volonté sans faille.
Le putch des cœurs s’entend si le chef a quelque chose de plus à apporter, une force profonde, une expérience, un fait d’arme. Mais là, alors que nous sommes en pleine bataille, nous voudrions changer de capitaine sous des prétextes fallacieux, portés par l’éternel secrétaire du PS, tels que le « vivrensemble », « la juste répartitions des richesses », « la transparence », et pourquoi pas non plus la remise en marche de l’ « ascenseur social » – pour un chiraquien tel que Hollande, rien d’anormal ? Fallacieux, j’entends par là, non qu’ils soient négligeables, mais que ce ne sont pas des arguments de combattants. Il faut certes se préoccuper de ne pas mettre de l’huile sur le feu dans une société qui peine à intégrer sa jeunesse, notamment celle issue des minorités visibles, ses citoyens en fin de carrière, etc… Mais soyons réalistes, tout cela ne pourra pas se faire correctement tant que l’on n’aura pas sorti l’Europe de la crise qui la plombe. Fonder un programme sur cette idée, on peut le faire quand on a une situation économique porteuse qui le permet mais, alors que les sirènes retentissent, cela reviendrait à terminer les travaux d’isolation de son appartement de Dresde lors du bombardement de 1945.
Et nous sommes bombardés. Hollande se prépare à être élu et comme tout Président qui se respecte, il se préparera ensuite à être réélu. Un premier mandat, pris en tenaille entre les exigences de sa fonction (qu’il découvrira le jour même, ne sachant même pas ce qu’est un conseil des ministres), la crise et son électorat, comme le fut Sarkozy, pris, pour sa part, entre son électorat et la crise. Sarkozy n’aura plus rien à perdre et fera ce qu’il faut, quand Hollande minaudera.
Hollande, s’il était élu, ne serait qu’un Napoléon III porté par un parti idéologiquement en décrépitude, avec pour généraux, des assoiffés de responsabilités publiques complètement embourbés dans leurs idéaux passéistes et inadaptés d’une société parfaite où tout le monde serait gentil, partageur, aimable. En sommes, des pseudo idéalistes bien pensant qui mentent en nous faisant croire que la politique et sa logique peuvent quelque chose, que c’est elle qui dicte ses lois à la société et peut en changer les hommes. C’est beau, mais c’est irréaliste. Totalement irréaliste. Et surtout, même s’il le pouvaient dans les faits, ils en sont complètement incapables.
Alors, va ! Que les Français trouvent en Hollande leur sauveur, le seul espoir possible dans la tourmente, mais, pour ma part, je le redis, s’il ne devait rester qu’un sarkozyste, je serai celui-là, car je n’ai aucune envie d’une nouvelle défaite de mon pays face à l’Allemagne, pour cause de nouveau président trop présomptueux et incompétent ! La cohésion sociale est une idée magnifique, mais elle attendra bien 2017. Mise au centre aujourd’hui, elle serait suicidaire car horriblement coûteuse, paralysante et vaine : ce n’est pas l’heure pour cela, ce n’est pas l’heure d’Hollande !
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