La Confédérations des Ventres
Posté par gramier le 9 mai 2011
Confédération des Centres ! Rien qu’en lisant ces trois termes mis bouts à bouts, c’est l’ennui qui nous prend.
Quelle est la différence entre un Suisse et un Centriste ? Les deux vivent dans une Confédération dans laquelle personne ne parle la même langue que son voisin, le sentiment national n’est fondé que sur l’amour de lucre. La seule différence vient donc du fait que la Suisse maintient le consensus depuis 1291, la Confédération des Centres, elle, l’a perdu avant même sa création.
On peut lire ce matin que déjà, les principaux responsables commencent à se tirer dans les pattes à se méfier les uns des autres. Il faut dire qu’on a plus affaire à un carquois qu’à une nouvelle formation politique avec la réunion de flèches telles que Morin, Borloo, Charrette et Bockel ! Que du beau monde ! L’élite même d’une classe politique qui survit grâce à la transfusion de sauce depuis bien des années. Et ils mettent la dose ! Après avoir trahi ou suivi le sens du vent, comme tout bon centriste (tout le monde connaît cette blague très IIIème Rép : les Radicaux c’est comme les radis : rouges à l’extérieur, blancs à l’intérieur, mais d’abord, toujours près de l’assiette au beurre): ils se sont tous rompus l’échine à force de se courber devant le Prince, puis, dès lors que celui-ci apparaît affaibli et que sa popularité permet de douter fortement de son maintient à la tête des cuisines républicaines, on le fustige, on le bombarde de ses critiques les plus centristes, on pilonne la majorité qui vous a permis de survivre et on s’empresse de créer à grands renforts d’effets de manches, une Confédération des Ventres gargouillant.
Tout cela est plus que logique. Le centrisme a toujours eu l’habitude de venir tremper son pain dans le fond de l’assiette de la droite plus dure. On ne peut pas d’ailleurs être un centriste de gauche ni un centriste du centre, en politique, se revendiquer centriste c’est être de droite : un conservateur qui a peur pour son matelas de Pascal avarement amoncelés, frissonnant pour sa chaussette et tremblant pour son livret A. Un centriste peut voter à Gauche si c’est DSK qui se présente ou encore un peu Hollande, parce qu’ils ne font pas peur et de toute manière préserverons ses intérêts, ses napoléons, ses cuillers en argent et ses emprunts russes hérités du grand-père. Car le centriste économise, le centriste agit en « bon père de famille », il ne joue pas l’avenir de son petit univers à la roulette des passions. Il est attentif, organisé, tout est bien ordonné dans sa tête, il s’offusque souvent de l’indécence des idées fortes qui menacent son équilibre. Le centriste, bien qu’en confédération et essayant de retrouver un semblant de vigueur, n’en sera jamais plus qu’un assureur tout risques, qui va à la cueillette aux idées, tout en faisant leçon à la cantonade. Leçon de quoi d’ailleurs ? De traîtrise ? De mauvaise éducation ? De crachage en soupe ? De veulerie ? D’appétit politique démesuré ?
En attendant, ce ne sera pas une leçon d’unité. Car si la Confédération des centres résulte de la négativité, de la rancœur de ceux qui ne peuvent plus saucer et comptent bien se refaire un accès à la corne d’abondance républicaine, c’est d’abord et avant tout un rassemblement de fieffés copains-coquins, des confrères la tambouille qui, on le sait, ont aussi pour point commun la détestation de leurs frères en Centre. A peine lancée, son instigateur, Arthuis, le sénateur moraliste calviniste, refuse de s’associer à l’image de famille car il craint, dit-il, que les intentions de X ne soient en fait que fourberie au service de Y qui est en moins bonne position que Z mais qui est tout de même plus…
Le centre, qu’il soit à la sauce Commandant François « Massoud Guevara Raël » Bayrou ou à la sauce confédérale des confédérés du quignons, de toute manière, ne sera jamais que l’antithèse de l’engouement politique même, et un rassemblement de responsables ménageurs de chèvre et de choux, ayant table ouverte à de multiples rateliers… croient-ils…
Il faut éliminer le Centrisme du paysage, c’est une gangrène qui ne sert qu’à engraisser ceux qui en confessent et prophétisent la foi erratique, au grand dam de leur propre foie sûrement plus en crise que la France de Sarkozy. Nous n’avons pas besoin de ces gens. Soit on est de gauche, soit on est de droite, si on sait pas, ben on trouve vite ou on la ferme !
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.